
Durant trois jours, une trentaine de scientifiques issus de diverses disciplines et avec des expériences très variées – doctorants, post-doctorants et chercheurs confirmés – se sont réunis dans un cadre propice aux échanges pour interroger collectivement l’engagement de la recherche, des chercheurs et des connaissances scientifiques dans les transitions agroécologiques.
Des objectifs ambitieux
Cette école-chercheur visait à permettre aux participants de clarifier leur rôle dans la transition agroécologique et d’être en mesure de le justifier. Pour y parvenir, deux axes de travail structuraient la formation : déconstruire et requalifier la transition agroécologique en croisant les approches systémiques, économiques, techniques, politiques et gestionnaires, et clarifier les différentes formes et modes d’engagement de la recherche, des chercheurs et des connaissances scientifiques dans ces processus de transformation.
Un parcours progressif en six sessions
Dimensions politiques et postures de recherche
L’école s’est ouverte par un exercice permettant à chacun d’exprimer sa relation à l’agroécologie dans son contexte professionnel. La première session a proposé un cadrage théorique sur la transition vers une agriculture durable, explorant notamment la genèse de la transition agroécologique dans différents pays et les dimensions politiques de le transition agroécologique. Les participants ont travaillé en sous-groupes sur des études de cas (diversification, semences paysannes, GIEE) en utilisant la méthodologie de la Rich-Picture. La journée s’est clôturée par un théâtre-forum immersif permettant d’expérimenter différentes postures et approches de chercheurs dans leur recherche en lien avec les transitions agroécologiques.
La deuxième session a interrogé les articulations entre production de connaissances et management de la transition, questionnant les niveaux de rupture avec le régime en place et la responsabilité du chercheur dans ces processus.
Acteurs, éthique et compétences
La troisième session a invité les participants à cartographier les acteurs concernés par leurs problématiques de recherche selon leur capacité d’influence et l’importance qu’ils accordent aux enjeux identifiés, ouvrant ainsi une réflexion collective sur les modalités d’implication de ces acteurs.
La quatrième session a mobilisé des outils issus de la psychologie du travail, notamment la technique de l’instruction au sosie, pour analyser et transformer l’activité de recherche. Les participants ont synthétisé leurs réflexions sur des posters restituant les difficultés rencontrées et les pistes de solution identifiées.
Pour la cinquième session, une table-ronde structurée autour des rôles, des processus de gouvernance et des dispositifs d’apprentissage collectifs a permis d’explorer les compétences nécessaires pour connecter recherche et territoires.
Liberté académique
La dernière session a abordé la question sensible de la liberté académique : sa définition, les facteurs qui l’impactent et le cadre légal qui la protège. Un temps d’échange a permis aux participants de partager leurs expériences d’éventuelles atteintes à cette liberté et leurs impacts sur les parcours professionnels.
Une dynamique à poursuivre
L’école-chercheur s’est achevée par un temps de retours collectifs. Le format global semble avoir été largement apprécié des participants, qui ont majoritairement exprimé le souhait de poursuivre la dynamique lancée avec ce groupe, témoignant de la pertinence et de la richesse des échanges suscités par cette formation.
