FLAVI

La réduction de la dépendance aux herbicides nécessite d’expérimenter et de mettre en place de nouveaux modes de gestion de la flore adventice. En viticulture, les pratiques de gestion de la flore se sont diversifiées ces dernières années avec de nombreux viticulteurs optant pour un enherbement permanent ou temporaire, semé ou composé d’espèces poussant naturellement (enherbement dit « spontané »). Outre la régulation du développement d’adventices gênantes dans les vignes, ces enherbements peuvent potentiellement fournir des services écosystémiques à l’agrosystème.

En effet, les adventices sont des organismes clés à la base des réseaux trophiques dans les agroécosystèmes, de sorte que leur abondance peut influencer celle des arthropodes et des oiseaux et peut enrichir et diversifier les ressources florales favorables aux pollinisateurs sauvages. Cependant, le rôle des adventices sur les régulations biotiques est encore mal identifié ; les connaissances sur les potentiels de pollinisation et les déterminants des ressources florales sont rares, en particulier chez les herbacées et les adventices.

Ce projet de thèse s’intéresse à ces différentes questions : Quels sont les impacts des pratiques de gestion des adventices et des conditions pédoclimatiques sur les traits floraux des espèces d’adventices et la structure fonctionnelle des communautés végétales dans les vignes ? Quelles sont les conséquences sur la diversité et l’abondance des pollinisateurs ? Comment la diversité fonctionnelle des traits floraux des adventices peut expliquer la diversité des pollinisateurs ?
En utilisant le modèle des vignobles pratiquant une gestion des adventices par enherbement, nous souhaitons évaluer si dans ces systèmes, la diversité fonctionnelle et taxonomique des couverts favorise la présence des pollinisateurs, en proposant des ressources alimentaires et des abris.

Afin de répondre à ces questions et tester cette hypothèse, nous proposons de :
– Caractériser les pratiques agricoles et leur évolution dans le secteur viticole en Occitanie.
– Comprendre les variations de diversité et de composition des communautés adventices ainsi que les variations des risques malherbologiques et des bénéfices pour l’agroécosystème en fonction des pratiques agricoles, du pédoclimat et du paysage.
– Identifier des communautés adventices qui favorisent une grande diversité des pollinisateurs.

Indépendamment des pratiques et de la flore dans les vignes, les communautés de pollinisateurs peuvent aussi être influencés par la qualité du paysage autour des parcelles.

Ainsi, nous testerons si l’adoption de pratiques plus agroécologiques, notamment l’enherbement des vignobles, conduit à une amélioration des services écosystémiques tout en réduisant le risque malherbologique. Nous avons choisi le modèle de la viticulture car les enjeux de réduction des produits phytosanitaires fixés par le plan ECOPHYTO sont majeurs notamment avec l’utilisation du glyphosate comme désherbant principal. Ainsi, en modulant les pratiques de gestion du sol, il pourrait être possible de piloter la fourniture potentielle de nombreux services écosystémiques. Enfin ce projet nous permettra de valider l’indicateur de service de pollinisation basé sur les traits des adventices et plus largement de mieux comprendre les relations de co-occurrence entre adventices et pollinisateurs et comment elles sont modifiées par les pratiques agricoles.