Atelier entre acteurs du système alimentaire de la métropole toulousaine – 18 juillet 2025

Le premier temps d’échanges autour de l’avancée du projet (présentée par la stagiaire Zoé Belinger), a permis de discuter de points méthodologiques et des résultats, ainsi que de l’utilité de l’étude et comment elle peut être mobilisée.

Les résultats obtenus avec la même méthodologie sur les territoires de la Corse et de la Réunion ont été évoqués par les chercheurs du projet, qui pointent que certaines questions traversent tous les territoires, mais également que les groupes qui émergent de l’étude en territoire toulousain sont moins contrastés qu’en Corse et à la Réunion. Une « forme de consensus » ressort en effet sur plusieurs points. Les acteurs présents en sont étonnés, car dans la pratique, il est difficile de mettre tout le monde d’accord ! Si un biais dans la représentativité de l’ensemble des acteurs a été mentionné pour l’expliquer, l’hypothèse d’un décalage entre le discours affiché et les pratiques a été évoquée.

Cette étude donne un panorama des visions des acteurs interrogés en 2025, il pourrait par exemple être intéressant de requestionner ces têtes de réseau dans 5 ou 10 ans afin de regarder si la dimension de coordination du PAT a réussi !

Le second temps, mené sous forme d’atelier, a amené les participants à travailler sur les visions souhaitées à l’horizon 2050 et les freins/leviers pour y parvenir, autour de 4 sujets :

  • La gouvernance alimentaire
  • La structuration des filières
  • L’accompagnement des acteurs dans la transition
  • La demande

Des leviers institutionnels et fonciers ont été mentionnés, avec par exemple la création d’une foncière régionale dotée d’un budget conséquent pour sanctuariser les terres agricoles, ou la mise en place de périmètre de protection des espaces agricoles et naturels périurbains (PAEN) à l’échelle départementale. Ensuite, des leviers économiques et organisationnels, avec le développement et le soutien aux systèmes en circuits courts, ou encore la réorganisation d’une demande pour mieux relier offre et besoins (notamment sur les questions de fréquence et de volumes à travers des engagements). Enfin, les leviers culturels et éducatifs ont également été évoqués, avec par exemple une acculturation plus importante de la population à l’agriculture en intervenant dans tous les domaines concernés de près ou de loin par l’alimentation (écoles, hôtellerie, restauration…).

Les freins identifiés portent principalement sur l’enjeu de la cohérence politique, de la clarté dans la stratégie alimentaire et des conditions économiques des producteurs. En effet, la vision politique étant fluctuante avec les changements de mandat, il est difficile d’entamer une transition systémique. De plus, la notion de résilience alimentaire n’est pas définie assez clairement pour que les consommateurs se l’approprient. De même, pour les contraintes économiques des exploitations, l’urgence de la situation au sujet de l’installation agricole et le manque de lien entre l’offre et la demande sont pointés comme des freins importants à la transition alimentaire.

Pour résumer, les résultats de l’atelier montrent un consensus autour de la nécessité de relocaliser la production agricole et de renforcer la gouvernance territoriale, avec un rôle central important des collectivités et des coopératives. En effet, la plupart des leviers impliquent une mise en mouvement importante et majoritaire des acteurs institutionnels

 Limites : Cet atelier réflexif n’a pu constituer qu’une ébauche de mise en débat des évolutions potentielles du système alimentaire toulousain. Bien que pertinent pour faire dialoguer des acteurs qui ne se croisent pas habituellement, sa durée limitée à 3h pour intégrer les contraintes de disponibilités n’a pas permis de faire émerger autant de leviers et freins que souhaité, et nécessiterait au moins une séance supplémentaire pour envisager cette dimension. Cependant, il a toutefois permis de révéler des consensus implicites et de faire apparaître des divergences de fond sur les priorités de la transition.

Si les résultats du projet ECAUSAI (en cours de publication) vous intéressent, merci de contacter contact-octaave@agropolis.fr